Instabilité de l’épaule

L’articulation entre la scapula et l’humérus est la plus mobile du corps humain. La partie supérieure de l’humérus ressemble à une boule qui pivote sur la glène de la scapula, comparable à une petite assiette.

Lors d’un traumatisme un déboîtement de l’épaule (luxation) peut survenir.

L’épaule peut ensuite se déboîter à nouveau lors de la pratique sportive, voire même lors de certains gestes de la vie courante. Ces nouveaux épisodes entrainent eux-mêmes de nouvelles lésions. Luxations ou subluxations surviennent ainsi de plus en plus facilement et constituent la forme la plus grave de l’instabilité.

Le radiographique doit comprendre obligatoirement des radiographies récentes (incidences de face 3 rotations et de profil de Bernageau), et un arthroscanner.

Le traitement d’une instabilité chronique de l’épaule est chirurgical. A chaque nouvel épisode aigu d’instabilité (luxation ou subluxation), les lésions s’accentuent (lésions des structures stabilisatrices, lésions osseuses, lésions cartilagineuses).

L’évolution naturelle se fait alors vers des luxations plus fréquentes, une appréhension plus importante, ainsi qu’une dégradation progressive de l’articulation qui développe de l’arthrose.

L’intervention

Le but du traitement chirurgical de l’épaule est d’éviter la répétition des luxations pour permettre la reprise de toutes les activités et prévenir une dégradation de l’articulation.

Deux techniques chirurgicales sont envisageables: la réinsertion du labrum, de la capsule et des ligaments (technique de Bankart), ou la mise en place d’un bloc osseux en avant de la glène (technique de la butée).

La technique de Bankart est réalisée sous arthroscopie, c’est à dire sans ouvrir l’articulation de l’épaule.

Deux petites incisions de quelques millimètres sont réalisées. Une caméra de quelques millimètres est introduite par l’une d’entre elles et de voir l’ensemble de l’articulation et de noter les lésions de la capsule et des ligaments. Des instruments de petite taille sont introduits par l’autre incision pour réaliser le geste chirurgical. Une 3e incision est parfois nécessaire.

Pour réinsérer labrum et ligaments, plusieurs ancres résorbables sont positionnées dans l’os au niveau de la glène. Les fils montés sur ces ancres sont passés dans la capsule et les ligaments, puis noués entre eux afin de réappliquer ces structures à l’os.

 La technique de la butée nécessite une incision de quelques centimètres en avant de l’épaule. Le processus coracoïde est prélevé puis fixé en avant de la glène par une ou deux vis. Une fois positionnée, cette butée augmente la taille de la glène ce qui rend plus difficile la luxation de l’articulation.

Les structures ouvertes sont ensuite réparées.

Après l’intervention

Pendant les 4 à 6 premières semaines suivant l’opération, votre épaule est immobilisée par l’attelle coude au corps.

Cependant une auto-rééducation, comprenant mouvements pendulaires du bras et mobilisation du coude et de la main, doit être faite. Après cette période l’attelle est ôtée et la rééducation débutée. Son but est de retrouver la souplesse, la force et la coordination de votre épaule.

La reprise de la conduite se fait après le 2ème mois.

La reprise du travail survient en général entre le 2ème et le 3ème mois, en fonction de votre profession.
La reprise de tous les sports est envisageable après le 3ème mois. Une reprise des compétitions éventuelles est souhaitable après 6 semaines supplémentaires.

Risques

Il existe des risques lors de toute chirurgie.

L’infection bien qu’exceptionnelle surtout lors des arthroscopies peut toujours survenir. Elle nécessite parfois l’association d’un lavage chirurgical de l’articulation et d’une antibiothérapie prolongée.

La lésion du nerf musculo-cutané est rare mais possible lors de la réalisation d’une butée. Sa survenue donne des troubles sensitifs et moteurs du bras plus ou moins importants. L’atteinte des autres nerfs du plexus brachial est exceptionnelle, quelle que soit la technique chirurgicale.

Une raideur douloureuse peut apparaître si la rééducation est mal conduite. Elle peut également s’intégrer dans le cadre d’une épaule bloquée par rétraction capsulaire. Cette complication d’origine neurologique évolue sur plusieurs mois avant d’aboutir à la guérison.

Un saignement inhabituel peut entrainer la formation d’un hématome qui peut, le cas échéant, nécessiter une évacuation par ponction ou reprise chirurgicale.

Ces risques ne sont pas exhaustifs. Votre chirurgien se tient à votre disposition pour évoquer avec vous tout cas particulier.