Réparation de la coiffe des rotateurs
Les formations musculo-tendineuses de la coiffe des rotateurs comportent 4 muscles qui s’insèrent sur la scapula.
Avec l’âge, ces tendons se fragilisent. Des sollicitations importantes (comme le port de charges lourdes ou les mouvements répétitifs), ou l’existence d’un acromion agressif peuvent aboutir à leur rupture. Elle peut être partielle si elle est de découverte précoce, ou complète.
Une rupture se traduit par des douleurs ainsi que par un manque de force. Une lésion tendineuse ne guérit pas spontanément : son évolution peut se faire vers une extension de la rupture aux autres tendons, une dégénérescence des muscles liés au tendon rompu, et à terme vers une arthrose avec excentration de la tête humérale (omarthrose excentrée).
Le bilan comporte des radiographies récentes et un arthroscanner est indispensable dans le cadre du bilan pré-opératoire.
L’intervention
Le traitement est chirurgical : le but est de réparer les tendons pour obtenir leur cicatrisation. Cette réparation permet de supprimer les douleurs et de récupérer la mobilité et la force de l’épaule. A plus long terme, la chirurgie empêche la dégradation de l’épaule et son évolution vers une arthrose.
La réparation de la coiffe se fait sous arthroscopie. Elle consiste à repositionner le tendon rompu au niveau de sa zone d’insertion normale, autour de la tête humérale. La bonne application du tendon doit permettre sa cicatrisation en quelques semaines.
Cette technique nécessite l’utilisation d’instruments spécifiques en particulier une caméra de quelques millimètres de diamètre. Ces instruments sont introduits à travers de petites incisions cutanées elles aussi millimétriques.
La rupture est repérée, le tendon et l’os sont préparés pour la réparation. Des fils montés sur des ancres implantés dans l’os sont passés dans le tendon et permettent après mise en tension une parfaite application du tendon sur l’os.
L’intervention dure en moyenne de 1 à 2 heures en fonction de la complexité de la rupture et du nombre de tendons à réparer.
Après l’intervention
Le pansement est conservé 15 jours. Votre bras est positionné dans une attelle, maintenant le coude au corps pour une durée de 6 semaines.
La rééducation est débutée chez votre kinésithérapeute. Elle comprend pendant quelques jours mobilisation pendulaire et physiothérapie, rééducation du coude et de la main. Il s’y associe ensuite une mobilisation passive : l’épaule opérée est mobilisée par votre kinésithérapeute. Entre chaque séance votre épaule est immobilisée dans l’attelle.
L’ auto-rééducation, indispensable, comprend des exercices simples à réaliser plusieurs fois par jour, tous les jours de la semaine. Cette rééducation sera adaptée à chacun.
La conduite automobile est envisageable à partir du 2ème mois. La reprise du travail est fonction de son degré de pénibilité et de la qualité de la récupération. Un mi-temps thérapeutique ou une adaptation de poste peuvent être envisagés rapidement avec la médecine du travail.
La cicatrisation du tendon sur l’os après un repositionnement parfait n’est pas obtenue dans tous les cas. Elle est de l’ordre de 60 à 70%. Le résultat sur la disparition de la douleur n’est lui pas modifié par la qualité de la cicatrisation. Ceci explique que près de 90 % des patients soient satisfaits et présentent une amélioration de la fonction de leur épaule après ce type d’intervention.
Le récupération maximale n’est pas immédiate et survient habituellement aux alentours du 6ème mois.
Risques
Il existe des risques lors de toute chirurgie.
L’infection, bien qu’exceptionnelle en arthroscopie du fait du lavage permanent de l’articulation pendant l’intervention, peut toujours survenir. Elle nécessite l’association d’un nettoyage de l’articulation et d’une antibiothérapie prolongée.
La lésion d’un nerf, événement encore plus exceptionnel, peut donner des douleurs, des troubles sensitifs et moteurs du bras.
Une raideur douloureuse peut apparaître si la rééducation est mal conduite. Elle peut également s’intégrer dans un syndrome neuroalgodystrophique. Cette complication d’origine neurologique évolue sur plusieurs mois avant d’aboutir à la guérison.
Un saignement inhabituel peut entrainer la formation d’un hématome qui peut, le cas échéant, nécessiter une évacuation par ponction ou reprise chirurgicale.
Ces risques ne sont pas exhaustifs. Votre chirurgien se tient à votre disposition pour évoquer avec vous tout cas particulier.